Témoignage d’Annie Grimault, recueilli en mars 2016

Je suis vraiment tombée amoureuse d’Assérac lorsque j’y ai habité en 2009.

Quand je laisse Guérande derrière moi, je sens que je « quitte le vaste monde » pour un autre, obsolète par certains côtés, si éloigné de la turbulence universelle.

Pour moi, le bonheur se situe entre Kergéraud et Pen Bé, via le sentier côtier. J’ai beau l’emprunter quotidiennement, il me fascine toujours. Il est sans cesse à découvrir.

Selon les saisons, les marées, le temps calme ou agité, le ciel nuageux ou clair, le paysage a des visages changeants. Les couleurs de cet espace, ce sont le gris de l’eau et du ciel, celui de l’estran, ainsi que toutes les nuances de vert de la végétation.

J’observe inlassablement la palette des couleurs du marais du Frostidié, mais aussi les cormorans, les aigrettes et les bernaches bruyantes, les couples de canards royaux. Je croise les moutons et les jolies petites vaches au regard doux, les chèvres qui intimident un peu mon chien. Pour lui aussi, c’est le paradis! Il ne se lasse pas de courir sur le chemin, dans les prairies, dans la vase à marée basse. J’aime cette odeur de vase qu’il rapporte dans ses poils. J’apprécie moins les dépôts de sable et de terre sur le carrelage de la maison.

Septembre est mon mois préféré, car je me réapproprie mon univers après le départ des vacanciers. Et puis c’est toujours un mois ensoleillé qui permet de prolonger les bains de mer.

La Baie des Dames, à Pen Bé, est également un lieu très important pour moi. J’y ai passé, adolescente, des heures à bronzer, brûler même, ce que je regrette aujourd’hui. C’est sur cette plage que j’ai rencontré Dominique, mon mari, en 1973. Il avait un dériveur à remonter sur le sable après avoir navigué, j’étais là, étalée sur le sable…

Longtemps auparavant, j’ai campé avec mes parents dans un champ appartenant à la famille Chaffireau. Elle habitait dans la belle ferme ée après sa rénovation. Je jouais avec une petite fille dont j’ai oublié le prénom. J’aimais bien la suivre quand elle portait le lait chez l’habitant, car on nous donnait souvent des bonbons !

Si Assérac était une chanson, elle serait « Auprès de mon arbre » de Georges Brassens, car, lorsque je pars en vacances, j’ai très vite envie de revenir chez moi. Je sais que c’est ici que je suis la plus heureuse.

Si Assérac était un fruit, ce serait évidemment un fruit de mer, une huître ou une moule de Pen Bé. Pour autant, je ne pêche pas souvent, à part des palourdes au trou de temps en temps.

Première illustration le traict du Mès de Mme Annie Grimault.

Deuxiéme illustration Coucher de soleil sur les grands arbres de Kergéraud.