En 1976, j’ai découvert Ramby où nous passions nos vacances dans une caravane.
A cette époque, je vivais à Cholet, ville dans laquelle j’étais cadre en imagerie médicale.
Mon mari et moi cherchions un coin tranquille, sans perspective de vis-à-vis, près de la mer mais pas trop, pour ne pas subir l’afflux touristique en été. L’Avaloué nous a semblé le lieu idéal.Grâce à Monsieur Turc, maire de l’époque, nous avons obtenu le permis de construire.
Nous ne sommes qu’à 2,5 kilomètres de Pont-Mahé. Quel bonheur c’était d’aller à la plage à pied avec les enfants ! Le parfum de l’océan arrive jusqu’au village par vent d’ouest. La mer, c’était aussi pour la famille le plaisir de faire du bateau. Nous avions un zodiac qui permettait à mon mari, Patrick, et à mes enfants, de faire de la chasse sous-marine et de la plongée en bouteilles. Pourtant, un événement tragique, en rapport avec la mer, a marqué Patrick, alors qu’il n’avait que cinq ans. C’était en 1952. Son père s’est noyé à la Pointe du Bile, à Pénestin. La barque dans laquelle ils se trouvait a pris l’eau. Il était pourtant maître nageur. Son corps a été retrouvé sur la plage du Creno, trois jours plus tard. Il a donc été déclaré décédé à Assérac.
Maintenant, hélas, je suis seule, et, souffrant de mon genou, je suis triste de ne plus pouvoir parcourir ce chemin dans lequel mon chien aime tant gambader en toute liberté.
Le « village » nous a fort bien accueilli. Plus tard, la fête des voisins a concouru au bien être que j’ai toujours ressenti en ce lieu. Actuellement, la fête est en pause, le temps passe, des personnes disparaissent… Mais j’ai bon espoir qu’elle revive. Il faut dire que mon époux, Patrick, décédé il y a trois ans, a contribué, par sa générosité naturelle, à développer le « vivre ensemble » pour la vingtaine de familles qui habitent ici.
De ma baie vitrée, j’ai une vue magnifique sur les champs qui s’étendent vers Pénestin, avec, au loin, les bois et, en arrière-plan, la ligne plus sombre des pins. Le vert est dominant en toutes saisons. Curieusement, je l’associe au rouge, qui est pour moi la couleur du bonheur, mais aussi celle des coquelicots qui sont revenus dans nos paysages, maintenant que l’on se soucie davantage de la bio-diversité. J’observe les aigrettes qui viennent dans la prairie, le héron cendré qui niche dans les arbres. Je m’étonne souvent de l’illusion d’optique qui me fait voir le champ précédant le sous-bois « remonter » vers l’horizon. L’eau qui l’emplit lors des grandes pluies, prouve qu’il n’en est rien, elle occupe bien la totalité de cet espace!
Il y a dix ans ans, mon paysage s’est enrichi d’un eucalyptus, en souvenir du Portugal que nous avons visité en camping-car.
Les sangliers ne sont pas rares par ici, mais les voir passer me chagrine un peu car je pense aux chasseurs qui viennent les traquer. Je sais qu’il faut réguler leur population, mais… Je n’aime pas du tout le jour de l’ouverture de la chasse, la frénésie qui saisit hommes et chiens, et… le risque d’une balle tirée en direction des habitations.
D’ailleurs, l’automne n’est pas ma saison préférée, et l’hiver encore moins, car la nuit tombe trop vite. J’aime le printemps qui ramène la vie dans cette nature dont j’ai la chance de profiter toute la journée sans même sortir de ma maison.