Témoignage de Marie-Catherine
recueilli le 29 janvier 2024
J’habite dans le lotissement de Ker Ronce à Pont-Mahé.
Professeure des écoles dans la région parisienne, je désirais changer de cadre de vie pour me rapprocher du bord de mer. On m’avait dit qu’il faudrait quatre à cinq ans pour que j’obtienne mon changent, mais je l’ai eu deux ans après ma demande, en 2002.
Je connaissais déjà la région, surtout Saint-Marguerite de Pornichet. J’ai été nommée à Saint-André- des-Eaux. Voici comment j’ai « débarqué » près d’ici avec ma fille et ma mère. J’ai cherché à acheter une maison, mais n’ai pas obtenu de prêt, le coût du foncier était très élevé. Alors, j’ai cherché un terrain… Il y en avait à Ker Ronce. En 2004, ma maison achevée, j’ai emménagé. En 2005, nous n’étions que trois propriétaires sur la première tranche du lotissement. Lieu tranquille, à 500 m de la plage, très appréciable pour se détendre après la journée de travail ! Le lotissement a vu « pousser » au fil des années de nouvelles résidences, majoritairement secondaires. Je me souviens avoir vu une vache sur le terrain des voisins, échappée on ne sait comment de la ferme proche de Limarzel, et incapable de retrouver le chemin de son pré ou de son étable. C’était autour des années 2004, 2005.
Dans ce « trou paumé », très venté au demeurant, je me sentais isolée, sans beaucoup de voisins à qui parler. Même aujourd’hui, je dois dire que je ne fréquente pas grand monde dans le lotissement, même si les relations entre voisins sont bonnes. J’ai organisé pendant trois ans la fête des voisins pour fédérer les gens, passé le flambeau à d’autres, mais peu à peu, la flamme s’est éteinte. Chacun reste plus ou moins chez soi.
En 2010, j’ai rencontré mon futur mari qui travaillait dans le maraîchage à Nantes. Pour me rapprocher de lui, j’ai à nouveau demandé ma mutation. L’ayant obtenu, j’ai choisi de louer ma maison de Pont-Mahé pendant mon absence, car nous savions que nous reviendrions à Assérac pour nous y établir. En 2018, François, mon mari, est parti à la retraite, et nous avons intégré définitivement Ker Ronce. Le confinement a eu pour effet d’accélérer la construction de nouvelles maisons, les gens ayant pris conscience de l’importance de la qualité de vie. D’ailleurs, me concernant, c’est juste à la sortie du confinement que j’ai fait ma première rencontre avec le tissu associatif d’Assérac, grâce à Marie-Françoise de Lépinay. C’est elle que je désignerais comme personne remarquable sur la commune. Je la trouve très attachante et j’admire ses grandes connaissances ainsi que sa mémoire toujours très vive. Je suis devenue bénévole à la bibliothèque où je vais tous les mardis matins. Ma spécialité, c’est la couverture des livres. Avant le confinement, je faisais déjà de la gymnastique d’entretien, au sein de l’association asséracaise AGEA. J’en suis actuellement la secrétaire.
Assérac, en tant que bourg, cela évoque pour moi le lieu de mes activités, et je rajoute la pharmacie et le petit marché du mardi que j’apprécie beaucoup. Mais quand on me parle d’Assérac, je pense au bord de mer, à la plage de Pont-Mahé, la plus proche de chez moi. Les couleurs d’Assérac, ce sont le bleu de l’océan et le vert de la campagne et des marais. Je vis entre ces deux tableaux. Les odeurs d’Assérac, ce sont celle du fumier, puisque la ferme n’est pas bien loin, et celle de l’iode portée par les vents dominants. Cette senteur d’iode n’est pas donnée à toutes les plages. Ainsi, quand je vais à La Baule, ce qui m’arrive rarement, je ne la perçois pas. Là-bas, la plage est trop nettoyée, aseptisée.
Assérac, je l’associe volontiers aux végétaux suivant : l’herbe, qui colorie toute la commune, les pins de la dune de Pont-Mahé, mais aussi les mimosas. Ils sont nombreux dans mon environnement proche.
Si je devais citer une chanson en lien avec Assérac, je dirai « La mer » de Charles Trenet.
Je possède un potager dans lequel mon mari, le « pro » du jardinage, joue un rôle important. Vivent la binette et la grelinette !
Mon emploi du temps de retraitée est bien rythmé. Le lundi, je fais de l’aquagym à Piriac avec Gisèle, le mardi, c’est la bibliothèque avec Frédérique, Annie et Marie-Françoise; le mercredi, je chante dans le « Chœur de Femmes d’Assérac ». J’ai également été bénévole à l’école Jacques Raux. Claude, le professeur, m’a sollicitée pour un projet de fresque avec ses élèves. Sous ma houlette, les enfants ont donc cousu essentiellement des arbres en feutrine sur un grand drap blanc. Pendant dix-neuf séances, une forêt multicolore a pris vie. Il se pourrait d’ailleurs qu’on fasse encore appel à moi…