Interview d’Annie Potrel.

Annie Escoute a repris la collecte de témoignages auprès des habitants d’Assérac. En attendant le vôtre, voici celui d’Annie Potrel, l’une des adhérentes de Traict d’Union Mès Environnement, recueilli le 9 novembre 2023.

« Mon mari et moi sommes arrivés à Assérac par hasard. Nous habitions au sud de la Loire depuis vingt ans. Nous avions une résidence secondaire au bord de la mer, au sud de la Vendée.

Et puis, il y a trois ans, retraités tous les deux, nous avons eu envie de changer. Nous connaissions déjà la Presqu’île guérandaise car ma sœur habite à Saint-Nazaire, et mon frère a une résidence secondaire à Mesquer. Nous nous sommes dit : « Pourquoi ne pas venir nous aussi dans ce joli coin ? »

Nous avons très vite trouvé une maison, et ce fut un immense coup de cœur en la découvrant : double coup de foudre pour cette maison et pour les alentours. Prenant le sentier qui longe le Camping de la Baie, là exactement où il croise le sentier de douaniers, j’ai été subjuguée par la beauté  du paysage. Je me souviendrai toujours de mon impression en découvrant la prairie où paissent les vaches et les moutons de Céline, éleveuse en agriculture biologique, avec, en face, Rostu, et le clocher de Mesquer si proche à vol d’oiseau.

L’agent immobilier a dû ressentir notre enthousiasme, car il a annulé les rendez-vous avec d’autres visiteurs, et nous avons signé immédiatement.

Cette maison en ossature bois, bâtie en 2007, se situe à Mesquéry.

Je ne vois pas la mer de chez moi, mais il suffit de quelques pas pour admirer Bas-village, magique et sauvage.

Depuis trois ans que je vis ici, pas un jour ne passe sans que je ne m’émerveille des paysages, sans que je ne me rappelle le privilège de vivre dans un tel environnement. C’est bien là et nulle part ailleurs que mon mari et moi avons définitivement posé nos valises. Mesurant ma chance, je me dis qu’il faut faire attention à préserver cette nature qui m’entoure, patchwork de plages, de dunes, de bois, mais aussi de marais, que je trouve si apaisants. Mon émerveillement n’est pas prêt de s’arrêter ! J’aime également prendre la route vers Quescouis et Pen Buzo. Elle descend et s’ouvre vers les marais salants de Pont d’Armes, dominés par le moulin que ne manque de signaler mon petit fils, à chaque fois que nous passons : « Regarde, un moulin ! »

Assérac, ce fut aussi pour moi, un accueil très chaleureux. Au premier jour de notre emménagement, nos voisins, Erwann, Patrick, étaient là. Très vite, d’autres voisins sont venus nous saluer, j’ai beaucoup apprécié leur démarche.

J’apprécie aussi le fait qu’à Mesquéry, les maisons ne soient pas toutes des résidences secondaires, ce qui est un peu triste à la morte saison. Quatre familles habitent là toute l’année. J’ai remarqué qu’aucun de mes voisins n’était Asséracais de souche, même si certains sont là depuis très longtemps.

A mon arrivée, j’ai pris du temps, une année quasiment, pour « me poser », découvrir la nature, les gens et leurs activités. Puis, comme j’ai besoin de communiquer, que j’ai envie d’aller vers les autres, je me suis impliquée dans la vie de ma commune. Mon amour des livres et de la lecture m’a amenée très vite à devenir bénévole à la bibliothèque, sous la houlette de Frédérique, en compagnie de Marie-Françoise de Lépinay, que j’admire pour son énergie, sa richesse intellectuelle, mais aussi pour sa forme physique et sa mémoire impressionnante. Elle est la précieuse gardienne de l’histoire de sa commune.

Je voulais privilégier des activités sur Assérac, manière de mieux connaître les asséracaises et asséracais. Je fais de la gymnastique avec l’AGEA ( Association Gymnastique Entretien Assérac ) le jeudi.

En septembre 2023, j’ai rejoint la chorale « A’corps de voix ». J’ apprécie de côtoyer des femmes de toutes générations.

Je suis également membre de l’Association Traict d’Union Mès Environnement depuis 2023.

Si je devais déplorer quelque chose, ce serait le peu de commerces dans le bourg. Un lieu sans commerces, c’est un peu la mort du village. Heureusement, nous avons l’épicerie de Marie-Laure.

Voici mes réponses au jeu du portrait chinois :

Si j’étais une couleur, je serais le vert des salicornes que je cueille pendant la saison et que je mets en bocaux.

Si j’étais un végétal, je serais cette salicorne si facile à cueillir et qui «  épate » les invités.

Si j’étais un animal, je serais le petit écureuil qui fréquente mon jardin et court sur ma terrasse.

Si j’étais une odeur , je serais celle de la bonne vase que je respire en pêchant les palourdes, huîtres et moules.

Si j’étais un objet, je serais le petit râteau qui m’accompagne quand je pars à la pêche à pied, activité que je pratique avec un grand plaisir. Parallèlement à cela, je trouve « beau » le spectacle des gens qui vivent des ressources de la mer, ceux que l’on nomme « les  travailleurs de la mer.

Si j’étais une chanson, je serais «  Je dors en Bretagne ce soir » de Gilles Servat. »